Donner des choix à un enfant est une alternative bien utilisée de la part de plusieurs parents pour faciliter la coopération.
Mais qu’arrive-t-il lorsque notre enfant refuse de faire un choix lorsqu’on lui propose?
Il y a plusieurs enjeux à prendre en considération lorsque cette situation se présente.
1- Le contexte : Est-ce que votre enfant refuse de s’habiller le matin alors que vous lui demandez s’il veut commencer par ses bottes ou son manteau? Le départ pour la garderie est un moment redouté par bien des enfants et bien des parents également. La pression de devoir arriver à l’heure au travail est en fait une réalité d’adulte que nos enfants ont beaucoup de difficulté à comprendre. Même s’ils ont beaucoup de plaisir à la garderie, même si lorsque vous allez les chercher ils refusent de vous accompagner pour le retour à maison, nos enfants ont des difficultés avec la séparation de leur parent, même s’ils comprennent que vous allez venir les chercher en fin de journée. C’est la même chose pour les coucher le soir et dans bien d’autres circonstances. Ils ont besoin de sentir que vous avez à cœur leur sentiment et que vous comprenez que ce n’est pas facile pour eux. Plus ils seront rassurés, plus cette séparation sera facile.
2- La façon de donner des choix : C’est important, afin que cette technique d’intervention soit efficace, de donner des choix à propos du moyen utilisé et non de la finalité. Par exemple : Est-ce que tu veux que ce soit maman qui t’habille ou tu le fais seul? Est-ce que tu veux brosser tes dents avant ou après avoir mis ton pyjama? Attention, trop de choix, c’est comme pas assez. Il faut varier les interventions pour qu’elles soient efficaces, mais aussi pour continuer d’y prendre du plaisir autant pour l’enfant que pour l’adulte.
3- Ne pas faire de choix est un choix : L’idée d’offrir des choix à nos enfants est de leur permettre de prendre pouvoir où ils ont habituellement l’habitude de le perdre. Gagner des petits pouvoirs au quotidien est pour eux, synonyme de contrôle à la hauteur de leurs compétences. Les enfants ont besoin de contrôler certains aspects de leur vie dans une réalité qui va vite et où nous avons beaucoup d’exigences pour eux.
Dans un contexte où l’enfant refuse de faire un choix, c’est qu’il prend pouvoir dans l’inaction. C’est aussi une forme de choix. N’hésitez pas à lui laisser un délai et faire le choix pour lui à sa place au besoin. Évidemment, on tente de faire le choix à sa place et non pas de faire simplement au plus vite. Je vous donne un exemple : si l’enfant refuse de choisir qui l’habille le matin (alors que la proposition était le parent ou l’enfant) il faut alors que le parent fasse le choix pour lui entre les deux options. On évite alors de simplement prendre l’enfant pour l’emmener dans la voiture sans l’habiller. Pourquoi? Parce que si nous donnons la consigne de s’habiller, alors c’est que c’est important de le faire. Il ne faut pas envoyer le message que finalement, ce n’est pas si grave et que c’est possible de contourner la règle (ce que nous faisons si nous optons pour emmener l’enfant sans l’habiller). Il faut aussi penser que c’est une question de sécurité, si c’est important pour nous le choix que nous donnons à l’enfant, alors c’est important pour nous de le respecter. Imaginez aussi le choix de se brosser les dents avant ou après le pyjama. Si l’enfant refuse de se brosser les dents, l’alternative n’est pas de le border sans lui brosser les dents, tous les soir cela pourrait avoir des conséquences sur sa santé. On le rappelle ici, l’enfant à besoin de se sentir en sécurité et soutenu, votre attitude fera toute la différence.
Faire un choix à la place de l’enfant les rend souvent en colère. C’est un peu inévitable : ils ont pris pouvoir dans l’inaction. Donc de nous voir agir à leur place dans une position de perte de contrôle. Soyez attentif à cette situation. Permettez leur, au besoin, de s’ajuster. Reconnaissez leur émotion en lien avec le choix qu’ils ont fait et rappeler leur l’importance de la règle. Évidemment, il faut prendre en compte le comportement de l’enfant, sa capacité à comprendre, sa réaction, notre réaction. Il y a beaucoup d’éléments à utiliser mais rappelez-vous que d’utiliser la colère devant l’inaction de l’enfant ne sera jamais la bonne solution. Du moins, elle ne lui permettra pas de faire l’apprentissage voulu.
4- Autres éléments à prendre en compte : varier les choix. Est-ce que vous êtes toujours en train de donner les même choix? Peut-être que varier les propositions pourrait être une avenue intéressante pour désamorcer la situation. Essayez aussi l’humour, de donner des choix qui ne font pas de sens, essayez aussi de faire la course entre vous et l’enfant : qui s’habillera le premier!
Finalement, ce qu’il faut retenir c’est que de ne pas faire de choix est en un : ‘’J’avais prévu de te laisser choisir mon amour mais tu refuses, je vais donc devoir prendre la décision à ta place’’. C’est de la discipline logique et bienveillante.
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