Oh oui! Beaucoup de parents croient qu’à chaque fois que leur enfant fait une crise, on doit appliquer une conséquence pour corriger le comportement.
Prenons le temps d’y voir un peu plus clair.
Une crise ne veut pas nécessairement dire qu’on doit y appliquer une conséquence. Mais pourquoi?
Parce qu’une crise peut être simplement associée à une colère ou une tristesse. Il est alors question de gestion des émotions et non pas de comportements inappropriés. Les émotions sont normales, même si désagréables.
Oui c’est dérangeant notre enfant qui fait une crise devant la rangée de bonbons à l’épicerie ou bien qu’il pleure lorsqu’on ferme la télé. Mais attention : la gestion des émotions nécessite un accompagnement de la part du parent. On doit aider notre enfant à faire face à cette émotion et trouver des solutions pour se calmer et non pas lui montrer que son émotion (même si elle est désagréable) n’a pas lieu d’être.
Prenons le temps de décortiquer quelques situations ensemble.
En fait, 5 situations!
1- Votre enfant pleure lorsque vous fermez la télévision. La conséquence (que ce soit prévu ou non) est déjà que la télévision soit fermée. Cette situation, si l’enfant s’en tient aux pleurs où à l’extériorisation de son émotion, ne nécessite pas d’intervention de la part de l’adulte pour corriger la situation.
2- Si, pour la même situation, l’enfant se met à lancer des objets, là par contre, c’est un comportement inacceptable. L’enfant doit donc réparer son geste. On se souvient des 4 clés d’une conséquence logique :
-La conséquence doit être en lien avec le comportement qui justifie que l’on donne une conséquence à l’enfant
-La conséquence est respectueuse de l’enfant. C’est important de rester dans la bienveillance lorsqu’on donne une conséquence. On a l’impression qu’on ne sera pas capable de rester dans la bienveillance? On attend un peu avant de réfléchir à la conséquence alors 🙂
– La conséquence doit être raisonnable. C’est important de s’ajuster au développement de l’enfant.
– La conséquence doit être annoncée. C’est important qu’elle soit connue de l’enfant. Que ce soit par la constance (toujours la même conséquence associée au même comportement) ou bien annoncée lorsque l’enfant commence à faire de mauvais choix.
Attention, rappelez-vous qu’il y a un bon moment et de moins bons moments pour donner la conséquence.
3- L’enfant refuse de collaborer lors des routines. Il réagit, fait la moue et même il peut se mettre en colère à plusieurs reprises. Ici, plusieurs facteurs influencent cette situation. Mais majoritairement, le soir est un moment vulnérable pour un enfant : il est fatigué, il anticipe le coucher et se sent vulnérable face au fait que le temps passé avec son parent prend fin dans un avenir rapproché. Ici, les conséquences sont plus ou moins adaptées. Pourquoi? Parce que l’enfant n’est pas au meilleur de sa forme. Nous savons tous qu’avec la fatigue, notre cerveau n’arrive pas à réfléchir adéquatement. Je pense que la meilleure stratégie ici, est de revoir les attentes et les interventions de l’adulte plus que de donner une conséquence à l’enfant! Pensez aussi à coucher votre enfant plus tôt, cela pourrait éviter plusieurs situations difficiles en fin de journée.
4- L’enfant crie ou réagit suite à une intervention de l’adulte. Ici, il faut comprendre que nos enfants sont encore immatures et beaucoup de leur réaction passent par des comportements, que nous comme adulte jugeons inappropriés. C’est vrai que si je dis à mon partenaire qu’il n’aura pas de dessert ce soir au souper, ce serait mal vu qu’il se roule par terre et se mette à pleurer. Cependant, chez les enfants, ces comportements leur permettent de montrer leur insatisfaction et leur mécontentement. Leur cerveau, encore immature, n’arrive pas à trouver les mêmes stratégies que les adultes pour régler la situation. Ils ont besoin qu’on les accompagne, encore une fois, à gérer leur émotions : donc supporter le refus. Une conséquence à ce moment, peu importe laquelle, serait inappropriée puisqu’elle ne serait pas raisonnable. Ce ne sont pas de mini adultes 😉 Attention, encore une fois, dans mon exemple, il n’y a pas de comportement de violence puisqu’à ce moment, ce serait une autre histoire. L’émotion est normale, pas la violence.
5- Dernière situation : on doit répéter tellement de fois une consigne qu’on en vient complètement épuisé avant même que l’enfant s’active et fasse les bons choix! Je suis d’accord avec vous, répéter, ca ‘’gruge’’ de l’énergie de parent! Plusieurs solutions s’offrent à vous, mais je vous invite d’abords à tourner votre regard vers vous, comme parent.
Lorsqu’on répète à plusieurs reprises, c’est souvent pour éviter de mettre notre limite, limite qui engendre souvent des crises. Cependant, sans ces limites, l’enfant à de plus en plus de latitude pour opter pour faire de mauvais choix (comme ne pas écouter les demandes que nous répétons sans cesse). C’est un grand cercle vicieux. On doit donc se déprogrammer comme parent et réduire le nombre de fois que l’on répète, pour ainsi mettre des limites qui sont plus claires pour l’enfant. Devant des limites claires, des conséquences logiques, claires et nommées sont alors de mises.
Pour me déprogrammer comme maman, j’utilise souvent la phrase : ‘’Je ne vais pas répéter une autre fois, ma consigne est claire’’ ou bien ‘’ Je sais que tu aimerais que je change d’avis, malheureusement je ne vais pas le faire, mon choix est final’’.
Au quotidien, on ne peut pas simplement appliquer des conséquences sans devoir ajuster nos interventions d’adulte. C’est pourquoi nous avons écrit un ebook sur les conséquences logiques et bienveillantes. Ce n’est pas simplement une banque de conséquences logiques, mais tout le travail derrière notre réflexion de parents pour savoir quoi faire à chaque fois. Lorsqu’on prend le temps d’y réfléchir, il est possible d’améliorer nos interventions.
Voici notre ebook où vous pourrez approfondir les concepts présenté dans cet article, mais bien plus encore : https://bullesetpirouettes.com/cartflows_flow/ebook/consequences-logiques-2/